Une portion de vie en 1850...
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Une portion de vie en 1850...
"- Eirik, acceptez-vous de prendre pour épouse Gwen, ici présente ?"
"- Oui."
"- Gwen, acceptez-vous de prendre pour époux Eirik, ici présent ?"
"- Oui."
"- Vous pouvez embrasser la mariée !"
Les cloches sonnent en cette belle matinée d'été dans notre petit village du centre de la Bretagne. Un jour heureux.
Gwen et moi sommes amis d'enfance. Et un jour cette amitié a mué en un amour passionné. Et nous voici dans cette église, à la sortie du village, entrain de prononcer nos vœux. Elle habillée de blanc, resplendissante. Moi en uniforme d'apparat de capitaine au prestigieux 5e Hussard.
Mes camarades de régiment sont présents et tous en uniformes d'apparat, ainsi que le maire de la commune, les amis de Gwen et tous les villageois. Une fête simple mais joyeuse, comme on aime à faire par chez nous.
Nous sommes les récents propriétaires du manoir à cinq cents mètres du village, et des trente hectares de terres giboyeuses l'entourant. Nous ne sommes pas des gens très fortunés bien qu'étant la plus riche famille du village. Ici tout le monde vit simplement. Nous n'avons qu'une gouvernante qui nous aide à tenir un manoir un peu trop grand pour deux. Mais, pour ce qui est de le peupler, Gwen et moi sommes d'accord pour le faire sans tarder.
Seule à venir entacher cette cérémonie : la perspective du lendemain. Le pays est en guerre et, en tant qu'officier de cavalerie, je dois partir.
Jusqu'à présent je partais toujours le cœur léger. Mais maintenant que j'ai une famille, une propriété, une vie, ... Je ne sais pas si demain sera pareil.
Pour l'instant je ne laisse pas transparaître ces sombres pensées. Je sais que mon épouse pense la même chose et a peur, même si elle ne laisse rien paraître. Il nous faut jouer le jeu pour ne pas gâcher notre mariage...
Nous sortons en riant sous la haie d'honneur des hussards dont les sabres dressés forment une voûte au-dessus de nous. Le riz pleut.
"- Oui."
"- Gwen, acceptez-vous de prendre pour époux Eirik, ici présent ?"
"- Oui."
"- Vous pouvez embrasser la mariée !"
Les cloches sonnent en cette belle matinée d'été dans notre petit village du centre de la Bretagne. Un jour heureux.
Gwen et moi sommes amis d'enfance. Et un jour cette amitié a mué en un amour passionné. Et nous voici dans cette église, à la sortie du village, entrain de prononcer nos vœux. Elle habillée de blanc, resplendissante. Moi en uniforme d'apparat de capitaine au prestigieux 5e Hussard.
Mes camarades de régiment sont présents et tous en uniformes d'apparat, ainsi que le maire de la commune, les amis de Gwen et tous les villageois. Une fête simple mais joyeuse, comme on aime à faire par chez nous.
Nous sommes les récents propriétaires du manoir à cinq cents mètres du village, et des trente hectares de terres giboyeuses l'entourant. Nous ne sommes pas des gens très fortunés bien qu'étant la plus riche famille du village. Ici tout le monde vit simplement. Nous n'avons qu'une gouvernante qui nous aide à tenir un manoir un peu trop grand pour deux. Mais, pour ce qui est de le peupler, Gwen et moi sommes d'accord pour le faire sans tarder.
Seule à venir entacher cette cérémonie : la perspective du lendemain. Le pays est en guerre et, en tant qu'officier de cavalerie, je dois partir.
Jusqu'à présent je partais toujours le cœur léger. Mais maintenant que j'ai une famille, une propriété, une vie, ... Je ne sais pas si demain sera pareil.
Pour l'instant je ne laisse pas transparaître ces sombres pensées. Je sais que mon épouse pense la même chose et a peur, même si elle ne laisse rien paraître. Il nous faut jouer le jeu pour ne pas gâcher notre mariage...
Nous sortons en riant sous la haie d'honneur des hussards dont les sabres dressés forment une voûte au-dessus de nous. Le riz pleut.
Wato- Arpenteur de rêves
- Messages : 30
Date d'inscription : 08/09/2014
Age : 30
Localisation : Hautes-Alpes
Re: Une portion de vie en 1850...
Je me réveille au lendemain de mon mariage. La fête était simple mais conviviale. C'était un beau mariage que le mien. Mon ami d'enfance est devenu mon mari.
Je le regarde dormir. Il ne part que dans une heure pour la guerre. J'hésite à le réveiller mais j'ai tant envie de profiter de mes derniers instants avec lui. Son sommeil est paisible malgré ce qui l'attend. Je caresse doucement son visage de ma main. Il s'éveille. Je lui dépose un tendre baiser sur ses lèvres. Il se serre contre moi pour un dernier câlin.
Je le regarde dormir. Il ne part que dans une heure pour la guerre. J'hésite à le réveiller mais j'ai tant envie de profiter de mes derniers instants avec lui. Son sommeil est paisible malgré ce qui l'attend. Je caresse doucement son visage de ma main. Il s'éveille. Je lui dépose un tendre baiser sur ses lèvres. Il se serre contre moi pour un dernier câlin.
Re: Une portion de vie en 1850...
Je monte à cheval. Mon uniforme est plus sobre qu'hier. Gwen et moi nous sommes étreints une dernière fois durant l'heure qui a précédé ce départ.
Je ne sais que penser de ce dernier : par nature j'aime la guerre et l'armée. Les charges folles que je mène, sabre au clair et au son du clairon contre l'ennemi m'exaltent. Je ne me sens vraiment vivre qu'en entendant les balles siffler autour de moi, le clairon s'égosillant à dix mètres de moi, galopant au milieu des explosions des tirs de canon.
Et d'un autre côté je découvre une autre sorte de vie, faîte de paix et d'amour. Je ne connaissais pas encore tout ça. Dans l'armée depuis l'âge de dix-sept ans, je m'aperçois que je ne connais que cela. Huit ans dans l'armée. Cela fait beaucoup. J'entrevois à peine cette nouvelle vie, commence seulement à remarquer qu'elle me plaît, et je repars dans mon ancienne vie.
Joyeux ? Non. Triste ? Non. Songeur. Sceptique. De marbre.
Je galope vers la sortie de la propriété et, arrivé à la porte, m'arrête, me retourne et regarde une dernière fois ce que je ne reverrais peut-être jamais plus : ma nouvelle maison. Ma seule maison depuis l'âge de dix-sept ans à part l'armée. Et ma femme sur le perron qui me regarde, attendant que je sois hors de vue pour s'effondrer en pleurs.
Je talonne les flancs de Dragon et repars au petit galop, sans savoir que de notre dernière étreinte naîtra un fils.
Adieu ma mie. On s'écrira.
Je ne sais que penser de ce dernier : par nature j'aime la guerre et l'armée. Les charges folles que je mène, sabre au clair et au son du clairon contre l'ennemi m'exaltent. Je ne me sens vraiment vivre qu'en entendant les balles siffler autour de moi, le clairon s'égosillant à dix mètres de moi, galopant au milieu des explosions des tirs de canon.
Et d'un autre côté je découvre une autre sorte de vie, faîte de paix et d'amour. Je ne connaissais pas encore tout ça. Dans l'armée depuis l'âge de dix-sept ans, je m'aperçois que je ne connais que cela. Huit ans dans l'armée. Cela fait beaucoup. J'entrevois à peine cette nouvelle vie, commence seulement à remarquer qu'elle me plaît, et je repars dans mon ancienne vie.
Joyeux ? Non. Triste ? Non. Songeur. Sceptique. De marbre.
Je galope vers la sortie de la propriété et, arrivé à la porte, m'arrête, me retourne et regarde une dernière fois ce que je ne reverrais peut-être jamais plus : ma nouvelle maison. Ma seule maison depuis l'âge de dix-sept ans à part l'armée. Et ma femme sur le perron qui me regarde, attendant que je sois hors de vue pour s'effondrer en pleurs.
Je talonne les flancs de Dragon et repars au petit galop, sans savoir que de notre dernière étreinte naîtra un fils.
Adieu ma mie. On s'écrira.
Wato- Arpenteur de rêves
- Messages : 30
Date d'inscription : 08/09/2014
Age : 30
Localisation : Hautes-Alpes
Re: Une portion de vie en 1850...
Mon cher amour,
Je t'ai écris cette lettre mais je ne sais pas si tu la recevras.
Depuis ton départ, la vie est triste dans notre grande maison car tu me manques à chaque heure du jour et de la nuit. Les domestiques font tout pour me rendre la vie plus facile mais ils sont trop pressants avec leurs attentions : ils m’étouffent.
J'ai une bonne nouvelle cependant à t'annoncer. Je voulais être certaine avant de te l'écrire. Le médecin m'a confirmé hier qu'un heureux événement arrivera dans 6 mois. Tu vas être père mon amour. J'espère que tu pourras assister à ce moment.
Bisous
Ton aimée
Je t'ai écris cette lettre mais je ne sais pas si tu la recevras.
Depuis ton départ, la vie est triste dans notre grande maison car tu me manques à chaque heure du jour et de la nuit. Les domestiques font tout pour me rendre la vie plus facile mais ils sont trop pressants avec leurs attentions : ils m’étouffent.
J'ai une bonne nouvelle cependant à t'annoncer. Je voulais être certaine avant de te l'écrire. Le médecin m'a confirmé hier qu'un heureux événement arrivera dans 6 mois. Tu vas être père mon amour. J'espère que tu pourras assister à ce moment.
Bisous
Ton aimée
Re: Une portion de vie en 1850...
Ma mie,
Que je suis heureux de cette nouvelle ! J'espère que cet enfant que tu portes est un garçon, auquel je pourrais apprendre à monter à cheval et à sabrer comme un vrai soldat.
Je songe à ces temps futurs et heureux chaque seconde, et compte les mois qui me séparent de faire la connaissance de notre enfant. En attendant, ma mie, ne te fatigue pas trop. Les domestiques sont bons et feront pour adoucir ta grossesse.
Mes voici quelques nouvelles de moi : je suis avec mon escadron en repos dans un bois, à côté d'un petit village dont je ne peux dire que la région à laquelle il est rattaché : la Lorraine. L'ennemi avance vers nous. Nous avons choisi le terrain sur lequel nous allons les recevoir. Il est bien à notre avantage, mais je ne puis t'en dire plus de peur que cette estafette ne tombe entre des mains mal intentionnées.
Je suis heureux car suis dans mon élément. Mais mon absence me pèse. J'aimerais pouvoir te serrer dans mes bras au moins une fois avant de mener la charge. J'ai quand même pu obtenir du colonel la permission de m'absenter quelques jours afin de venir te voir lors de la délivrance. J'espère que tout se passera bien.
Te souhaitant bon courage pour les mois à venir,
Je t'aime.
Eirik
Que je suis heureux de cette nouvelle ! J'espère que cet enfant que tu portes est un garçon, auquel je pourrais apprendre à monter à cheval et à sabrer comme un vrai soldat.
Je songe à ces temps futurs et heureux chaque seconde, et compte les mois qui me séparent de faire la connaissance de notre enfant. En attendant, ma mie, ne te fatigue pas trop. Les domestiques sont bons et feront pour adoucir ta grossesse.
Mes voici quelques nouvelles de moi : je suis avec mon escadron en repos dans un bois, à côté d'un petit village dont je ne peux dire que la région à laquelle il est rattaché : la Lorraine. L'ennemi avance vers nous. Nous avons choisi le terrain sur lequel nous allons les recevoir. Il est bien à notre avantage, mais je ne puis t'en dire plus de peur que cette estafette ne tombe entre des mains mal intentionnées.
Je suis heureux car suis dans mon élément. Mais mon absence me pèse. J'aimerais pouvoir te serrer dans mes bras au moins une fois avant de mener la charge. J'ai quand même pu obtenir du colonel la permission de m'absenter quelques jours afin de venir te voir lors de la délivrance. J'espère que tout se passera bien.
Te souhaitant bon courage pour les mois à venir,
Je t'aime.
Eirik
Wato- Arpenteur de rêves
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Date d'inscription : 08/09/2014
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